dimanche 14 décembre 2014

Corrida de Noël d'Issy-les-Moulineaux

L'année dernière, la corrida de Noël d'Issy-les-moulineaux était ma toute première course en compétition et ça s'est avéré être le début d'une sacré aventure. Pour cette nouvelle édition, au moment de l'inscription, j'ai longtemps hésité entre la course déguisée en père noël ou celle labellisée. Après réflexion, je me suis dit que depuis mon dernier 10km officiel en février, j'ai fais pas mal de progrès et que je pourrais avoir un PR sympa pour finir l'année. 
Au niveau course, un mois et demi après le marathon de New-York, la date était plutôt bien placée.
En revenant des US, au niveau perso, pas mal de changements : la reprise d'un boulot, la recherche d'appartement en commençant à bosser, le déménagement l'avant-veille de la course, bref, autant dire que les entrainements ont été plus que sporadiques et la fatigue générale accumulée plutôt forte. Je n'ai aucune idée si j'arriverai à tenir un rythme assez soutenu pour un PR mais ça ne m'empêche pas de me dire que je le tenterai). 
Arrive donc le jour de la course, je suis dans mon appartement depuis moins de 48h, mon équipement de sport est réparti entre mon sac de voyage que j'avais avec moi et plusieurs caisses et cartons. Forcément, la préparation le matin de la course s'en ressent. Je retourne mes affaires dans tous les sens et suis prête juste à temps malgré un départ de course à midi et un trajet pour rejoindre le départ uniquement à pieds (même trouver un élastique pour m'attacher les cheveux a été compliqué). 
Mes parents sont là pour le week-end et m'aider à aménager. Ils m'accompagnent jusqu'à la zone de départ, je profite du fait que ma mère a les mains bouillantes pour lui demander de réchauffer les glaçons qui me servent de doigts. J'ai tellement froid que je déroge même à mon habitude en allant courir un peu (l'activation cardiaque permet à mon organisme et particulièrement mes extrémités de revenir à une température plus normale).


Dix minutes avant le début de la course, je me dirige vers mon sas (c'est quand même drôlement pratique d'être directement vers l'avant de la course). Pour une fois, je pense à activer ma montre qui trouve gentiment ses signaux gps.Je discute un peu avec un coureur qui est curieux de mes chaussures, la musique est forte et, 1 ou 2 fois pendant la discussion, j'ai le réflexe d'essayer de baisser le volume de mes écouteurs alors que je n'en porte pas.

Le départ est donné et, malgré mon manque de préparation, je ne veux pas trainer. Le rythme est élevé mais ne me pose pas de soucis. Par contre, la densité des coureurs est parfois difficile à gérer pour moi. Je n'aime pas devoir jouer des coudes pour passer entre les coureurs et je n'aime pas voir passer mes doigts de pieds si proche de leurs grosses chaussures (je n'imagine même pas si je courrais pieds nus).
A quelques dizaines de mètres du départ, je vois mes parents qui scrutent le flot des coureurs sans me repérer et ne m'entendent pas les appeler. Je continue à suivre le flot à bonne vitesse.
Nous passons devant le premier ravitaillement peu après le départ (pour ce tour, c'est inutile, je verrai si j'ai besoin de m'arrêter au prochain.
Un premier km en 3'56'', un deuxième en 3'55'', je ne cherche pas tout de suite à réduire le rythme, je sais que je suis trop rapide par rapport à mon objectif mais je préfère me faire une place et chercher plus tard à me caler sur une cadence un peu moins élevée.
L'ambiance est sympathique mais, d'une part, les coureurs sont là pour faire un temps et sont souvent très concentrés et rarement déguisés (je fais presque figure d'exception avec mon bonnet et ma robe), et d'autre part, le public n'est pas très présent (la course commence à midi et les gens étaient surtout là pour les pères-noël.
Pour m'aider à réguler ma vitesse, je cherche dans les coureurs qui me précèdent, un qui soit assez régulier et sur une base de temps sous les 4'10''. Pendant un temps, je garde donc dans ma ligne de mire un grand black avec un t-shirt bleu. Je le perds de vue lors du deuxième ravitaillement (où je ne m'arrête pas plus que la première fois). C'est ensuite un coureur de l' UMS Pontault-Combault qui me sert de lièvre pendant quelques kilomètres. Je repère mes parents à un croisement (heureusement que je les appelés parce qu'ils ne m'avaient pas vu) ce qui leur permettra de se diriger ensuite vers la ligne d'arrivée avant que j'y sois. J'entends quelqu'un appeler mon prénom et c'est Giao qui prends des photos et m'a reconnu au passage, le temps que je comprenne qui me parlait, j'ai juste l'occasion de lui faire un petit signe de la main.

 Photo par  Pierre-Marc Giao Duong Huynh


Le rythme reste élevé (autour de 4'04'') et je sens que mes jambes travaillent dur mais, au 7ème kilomètre, ce ne sont pas mes jambes qui me font le plus de misères mais mon souffle. Comme toujours, je suis un peu enrhumée et mon nez se bouche, et surtout, mes bronches s'encombrent ce qui me fait tousser. Je m'accroche et une quinte de toux plus grosse que les autres fini par dégager mes bronche et je peux repartir plus normalement.
Je sens la fatigue cumulée des derniers jours ainsi que le manque d'entrainement  peser mais je vois mon chrono et refuse de lâcher un si bon temps.
Les deux derniers kilomètres sont longs mêmes si je n'ai pas de douleur particulière et que le parcours est roulant.

Arrive le dernier kilomètre, je sens que l'objectif est proche, et là, pendant que j'essaye d'augmenter ma vitesse pour gratter encore quelques secondes, je réalise que, si j'ai bien mon dossard, je n'ai pas la puce de chronométrage. J'ai tout bonnement oublié de la mettre.
Malgré la réalisation, je ne faiblis pas (je ne suis pas que là pour faire un temps officiel, je suis aussi là pour moi), je passe donc la ligne d'arrivée et arrête mon chronomètre sur un 41'17''. C'est un super chrono et je suis super fière de l'avoir réalisé même si je me sens un peu bête de m'être loupée dans mon habillage.
Je croise un ami avec qui je discute un peu avant de récupérer ma médaille et retrouver mes parents. Le froid se fait à nouveau sentir et je suis contente de pouvoir enfiler mon blouson et rentrer à l'appartement, bien au chaud, et où m'attends gentiment ma puce, bien cachée sur ma couette, sous l'enveloppe qui contenait le dossard.



Bon, maintenant, si je veux avoir un bon temps enregistré officiellement, il va falloir que je me programme un nouveau 10km en début d'année. Et si j'ai le temps de m'entrainer un peu, peut-être même que je pourrais encore améliorer mon chrono ;-)


lundi 17 novembre 2014

Mes conseils pour le marathon de New-York

Je n'ai pas une très longue expérience concernant les marathon ni beaucoup d'autres références mais je vais essayer de recenser les conseils qui m'ont servi ou auraient pu me servir pour mon marathon de New-York.
Ce ne sont pas des conseils sur l'entrainement spécifique ou la préparation mais plutôt sur les particularités logistiques de l'événement.


Avant tout, si vous participez avec un  voyagiste, choisissez le bien. Son sérieux et son professionnalisme vous évitera beaucoup de stress.

L'arrivée à New-York :
* si vous avez le choix sur l'hôtel, Penn Station est une super zone (tout près pour la récupération des dossards, à quelques stations de métro en ligne direct de la pasta partie et de l'arrivée, quartier plutôt calme).
* de l'aéroport à Manhattan, les taxis sont au forfait (environ 60$ avec le péage et un petit tip) - si vous êtes 3 ou 4 à aller au même endroit ça fait moins cher que de prendre les navettes et c'est plutôt moins compliqué.
* prévoir si possible d'arriver au moins le vendredi en début d'aprem - je n'ai pas pu le faire et j'ai regretté de ne pas avoir pu aller à la cérémonie d'ouverture le vendredi soir ni aller voir la course du samedi matin (puisque j'étais en train de récupérer mon dossard et faire le tour de l'expo).
* ne pas trop faire de tourisme avant - à New-York, on marche beaucoup dès qu'on se balade. J'ai entendu beaucoup de coureurs regretter d'avoir trop marché avant. Si vous êtes là quelques jours avant, privilégiez les activités avec moins de marche comme le tour de Manhattan en bateau ou la visite à la statue de la liberté.
* prendre une carte de métro illimitée - il y a des cartes de métro à environ 30$ valables 7 jours sans limite de trajet. Aussi bien avant qu'après le marathon, ça vous enlève tout scrupule à prendre le métro même pour deux stations (alors que quand on paye au trajet, on se dit que ce n'est pas si loin et on marche encore plus).
* à moins que vous ayez des projets précis ou un régime évitant les pâtes, la pasta party organisée pour les coureurs est plutôt sympa. L'ambiance est détendue, les pâtes tout à fait correcte et même si j'y suis arrivée toute seule, j'ai passé un bon moment. Profitez en, à la sortie, pour aller voir la ligne d'arriver et marcher sur la dernière portion du parcours, émotion garantie en imaginant le lendemain (c'est bien de se projeter ;-) ). 

Le matin de la course (sachant qu'on a eu un temps vraiment froid mais ce n'est pas complètement exceptionnel), vous attendrez forcément vraiment longtemps avant le départ :
* j'avais un transport jusqu'à Staten Island géré par un organisateur donc je n'ai pas de conseil pour ça. 
* prévoir des vêtement chauds et coupe vent - les vêtements sont  donnés aux bonnes oeuvres donc n'hésitez pas à aller chercher un vrai blouson d'occaz ou chez un degriffeur histoire de laisser quelque chose de correct tout en étant bien protégé. Moi j'ai un peu regretté d'avoir pris un vieux sweat, j'aurais été mieux avec un blouson et j'aurais fait une BA. Pensez aussi à vous couvrir les jambes. 
* penser à prendre de grosses chaussettes bien chaudes (ou un autre moyen de garder les pieds au chaud) - de toute manière, vous aurez tout le temps nécessaire pour repasser à vos chaussures de courses. J'avais les pieds gelés pendant tout le temps d'attente et les premiers kilomètres.
* prendre un sac poubelle - pour s'assoir, s'emballer dedans ou n'importe quoi d'autre. On sait jamais et ça coute pas cher donc ne pas hésiter à en emporter un ou deux (un autre coureur m'en a passé un pour m'assoir sur l'herbe, c'était vraiment cool).
* une couverture polaire, c'est pas mal aussi pour avoir la sensation d'être au chaud - même si c'est pas très bien de le faire, j'ai pris une couverture de l'avion (meilleur rapport efficacité / encombrement que je connaisse)
* cette année, il y avait des distributions de chaufferettes mais tout le monde ne les a pas vues et je ne sais pas s'il y en a tous les ans - apportez en et mettez les dans vos gants, c'est vraiment génial de ne pas attendre et courir avec les mains gelées (j'ai jeté les miennes vers le 5ème km je pense).
* des photographes officiels se baladent dans les villages de départ - si vous vous faites prendre en photo, elles feront parties de votre package achetable avec vos photos de courses. 
* il y a des donnuts, des gels énergétiques, de l'eau, du café, du thé et du chocolat distribués mais si vous avez envie d'autre chose ou l'habitude d'autre chose, pensez à apporter votre complément de petit déj. (Avec le froid et l'attente, on dépense de l'énergie à rien faire). 
* il y a beaucoup de toilettes mais il parait qu'il faut penser à apporter son papier (je n'ai pas testé).

Pendant la course :
* avoir un t-shirt visiblement français et avoir son prénom marqué se façon visible (devant et derrière si possible) - le public est vraiment génial et courir avec des dizaines de personnes qui vous encouragent, c'est vraiment un sacré boost et c'est vraiment bon pour le moral (surtout quand ça commence à être dur dans les derniers kilomètres). Ça aide aussi pour la discussion avec d'autres coureurs. Petit plus, le drapeau en maquillage sur la joue, ça permet aussi d'être reconnu quand on a les couvertures avant ou après la course. 
* le parcours est balisé tous les miles et tous les 5km. Pour une indication de votre vitesse, pour les temps au kilomètre, il faut compter sur votre montre gps, sinon, il faut connaitre vos temps de passages aux miles (donc presque 2 fois moins souvent qu'en europe). 
* attention au queensborro bridge, il est fourbe et on a tendance à ralentir sans s'en rendre compte. 
* la fin du parcours est difficile (faux plats montant de la 5ème avenue, alternance de montées et descentes dans central park) il faut s'y préparer psychologiquement pour ne pas se prendre un mur à cause de ça. 
* pendant la course, regardez  les panneaux des supporters le long de la course, certains sont vraiment hilarants.
* pour les photos pendant la course, il y a une carte avec l'emplacement des photographes - je ne l'avait pas vu avant la course et je n'aurais surement rien fait avec l'info de toute manière. Mais je sais que j'ai moins de photos de moi que d'autres coureurs (je devais être cachée par d'autres coureurs quand il y avait les photographes). Si c'est important pour vous d'avoir un max de photos, repérez les emplacements pour être dégagé à ce moment. 
* si des connaissances viennent spécifiquement vous voir, planifier le lieu où ils se placeront. Le kilométrage approximatif dans la course et surtout le nom de la rue et de l'avenue où ils seront (c'est très facile de lire les noms de rue en courant parceque les panneaux sont en haut et vraiment au niveau de l'intersection) et s'ils seront à droite ou gauche. 

Après la course :
* les photographes sont là pour vos photos d'après course (au milieu de la foule et devant un fond) et elles seront dans votre package de photo. 
* les services médicaux peuvent vous aider - même si vous n'avez "que froid", un petit passage dans la tente médicale peut vous éviter une vraie hypothermie. 
* si vous n'avez pas rendez-vous avec quelqu'un, le plus simple, c'est d'avoir sa carte de métro avec soi. J'ai entendu parler de stations où on faisait passer les marathoniens sans payer, mais pas à ma station. Dans le doute, c'est toujours plus simple de pas avoir à se poser de question et pouvoir rentrer directement donc, la carte de métro dans une petite poche (avec la carte d'accès à l'hotel par exemple), ça évite de se stresser quand on est fatigué. 
* si j'avais pu, j'aurais choisi l'option "no bagage" (mon voyagiste était nul et n'a pas demandé la bonne option) car l'option "bagage" fait beaucoup marcher avant de récupérer son sac (et plus on a un petit numéro de dossard, plus il faut marcher). Avec un hôtel relativement proche, à mon avis, il ne faut même pas hésiter et prendre "no bagage".
* si vous rentrez en métro, repérez à l'avance quel trajet vous devez faire, quelle ligne prendre, si les trains express s'arrêtent bien où vous voulez aller... Bref, vous serez fatigué, pas besoin de rajouter les questions de logistique de transport à ce moment là. 
* le lundi, si vous voulez faire graver votre médaille, allez-y tôt pour éviter de faire la queue pendant des heures. Et n'oubliez pas d'avoir quelques dollars en liquide pour acheter le New-York Times. 



dimanche 2 novembre 2014

J'ai couru New York

English version below

En juillet dernier, quand je me suis inscrite pour courir le marathon de New-York, au début, je me suis un peu sentie comme un escroc. Pour beaucoup de coureurs, c'est l'aboutissement d'un rêve, des mois, voir des années avant de pouvoir y participer. Que ce soit par le tirage au sort ou par une agence de voyage, les places sont distribuées au compte-goutte et il faut s'y prendre des mois à l'avance.

J'étais tranquillement en train de préparer mes vacances d'été quand j'ai relevé mes mails et parcouru les publicités habituelles. Je ne sais pas pourquoi, cette fois là, je n'ai pas jeté directement celui annonçant les ventes privées du jour. Et là, au milieu des vêtements de marques, chaussures et petit électroménager, j'ai vu une annonce qui a directement capté mon attention "marathon de New-York". Au premier regard, je me suis dit que ça devait être pour y aller en spectateur, ensuite, quand je me suis aperçue qu'ils parlaient de dossard, j'ai supposé que c'était des préventes pour 2015. Mais non, c'était bien marqué 2014...
Je suis allée sur les forums de coureurs, peu en parlaient, j'ai lu et relu la description de l'offre. Je ne savais même pas pourquoi je regardais, je n'avais pas prévu d'y aller, je ne savais même pas où j'en serais de mon changement de vie, de ma reprise éventuelle de boulot ou même où j'habiterais. 
Oui mais voilà, j'étais encore sous l'effet d'avoir couru avec succès mon premier marathon et puis c'était le marathon de New-York. Tous ceux avec qui j'en avais parlé et qui l'ont couru m'avaient dit à quelle point il est à part, inoubliable...
Au bout de 3 heures à tergiverser, je me suis décidée appeler le contact fourni dans l'annonce, j'ai reconfirmé avec eux qu'ils avaient bien des dossards, que c'était bien pour cette année. J'ai refait le tour d'internet et j'ai fini par craquer. 
Je me suis dit que c'était un signe, un coup de chance, une opportunité à ne pas manquer et que je serais vraiment bête de louper ça juste parce que je m'inquiétais de ce que d'autres en penseraient.


Voilà comment, moins de 4 mois plus tard, je me trouve dans une chambre d'hôtel de Manhattan, à 4h30 du matin, à me mettre en tenue et revérifier le contenu de mon sac pour la nième fois.



Depuis une semaine, comme beaucoup de mes acolytes, j'ai scruté les prévisions météorologiques et je m'attends à des températures froides. Au réveil, la page facebook de la course annonce qu'une partie des tentes prévues dans la zone de départ et le long du parcours n'ont pas pu être montées pour cause de vents violents. 

Pendant le petit déjeuner, la pression monte, la météo est un gros sujet de discussion (le vent est même assez fort pour ouvrir une des portes qui donne sur le patio), l'habillement est un sujet qui en découle tout naturellement.  


Vers 5h40, on commence à se diriger vers le bus. Une fois tout le monde récupéré, à 6h, c'est le départ. Moi qui pensais continuer ma nuit, l'anticipation est trop grande pour que je me sente fatiguée.
  

Tout le long du trajet, les discussions vont bon train sur nos prévisions, nos stratégies, les informations qu'on a pu glaner concernant la zone de départ ou le parcours.


Pendant le trajet, on voit, peu à peu, le jour se lever, d'autres bus et voitures qui semblent tous converger vers la même direction. 


Quand nous arrivons à destination vers 7h, beaucoup d'autres sont déjà là et la remontée de la file d'attente est impressionnante. 


Une fois dehors, le vent glacé nous fait rapidement enfiler les épaisseurs prises pour l'occasion. La file est longue mais avance rapidement. Une petite minute de discussion avec d'autres français et je perds de vue ceux de mon groupe qui doivent partir dans le même village que moi (ici, les chiffres font tourner la tête : 3 zones de départ - bleue, orange et verte - de 4 vagues chacune, elles même composées de 6 sas).
La foule est telle que je ne peux pas les retrouver. 
Tout le monde doit montrer son dossard et passer par des portiques de sécurité (mais les règles sont un peu moins drastiques qu'annoncées donc ça se passe bien). 
Je passe par une partie commune à tous et confirme auprès d'un bénévole le chemin à suivre pour la zone orange. Le terrain est immense et des participants vont dans toutes les directions (certains s'arrêtent même pour finir leur petit déjeuner en plein milieu).


Je sais que j'ai plus que largement le temps donc je ne me presse pas mais je n'ai pas non plus grand chose d'autre à faire que d'aller dans mon village de regroupement. Quand j'y arrive Dunkin Donuts est en pleine distribution de bonnets en polaire orange et rose (l'équipe marketing qui a eu cette idée a eu un sacré flair : vu le froid, presque tout le monde le prend et le porte).


Je suis emballée dans la couverture "empruntée" dans l'avion (oui, je sais, c'est mal, mais c'est les seules couvertures que je connaisse qui soient aussi chaudes en étant aussi peu encombrantes). Je fais quelques fois le tour de la zone, ne suis pas inspirée par les distributions de donuts, café et gels énergétiques. 


Je suis les conseils des annonces micro qui recommandent d'aller déposer ses bagages assez tôt. De toutes façons mon sac m'encombre et, en bonus surprise, au niveau de chaque consigne, il y a une distribution de chaufferettes pour les mains (ce qui contribuera grandement à ce que, miracle, je n'ai pas eu du tout froid aux mains de la course). Le temps ne passe pas très vite et je me refroidis. Je me décide à aller m'assoir pour m'économiser et me trouve auprès d'un petit groupe de bretons qui ont moins de chance que moi puisqu'ils sont arrivés à 6h pour un départ dans la dernière vague (10h50).



Peu à peu, le temps passe, je mange quelques madeleines que j'avais apportées avec moi, bois un peu d'eau et l'annonce que la première vague peut aller se mettre en place dans les sas se fait entendre. Je souhaite une bonne course à mes camarades et suis le mouvement de ceux qui doivent partir avec moi à 9h40. Comme je n'ai pas mis longtemps à rejoindre mon sas, je suis tout à l'avant, ce qui me permet de discuter avec les volontaires.


Certains coureurs qui veulent se protéger du vent vont même jusqu'à se cacher dans les boites destinées aux dons de vêtements. 



Pour ma part, ma stratégie d'habillage était plutôt bonne puisque je n'ai pas trop froid (à part quand une rafale plus forte que les autres arrive à chambouler ma couverture et mon sweat). Par contre, j'ai les pieds de plus en plus gelés et je n'arrive pas à y faire grand chose.
Je m'étais décidée à les frotter sans grand succès avec mes chaufferettes quand, les cordes entre les sas sont baissées et qu'on est guidés vers la ligne de départ.



Notre cortège se met en marche tout en effectuant un striptease progressif au son de l'hymne national américain. Juxtaposition cocasse à posteriori mais sur le coup, je me sens remplie d'une émotion mêlant appréhension, fierté, émerveillement, excitation et l'envie de partager ça avec tout le monde. 



Apparemment, je ne suis pas la seule à vouloir partager ça puisqu'autour de moi, tout le monde semble pris de la même frénésie de discussion. Des allemands, des français, des américains, des brésiliens, des italiens, bref, des gens de tout autour du monde regardent dans la même direction : celle du Verrazano bridge. 


Tout le monde fini de quitter ce qu'il ne veut pas porter pendant la course quand le départ est donné. 

Ici quand on donne le départ, ce n'est pas un coup de pistolet audible uniquement des coureurs élites, c'est un coup de canon qui résonne tellement fort que je suis certaine que tous les coureurs présents ont senti leur coeur se contracter exactement au même instant. 
Quelques dizaines de mètres en marchant avant d'arriver au niveau de l'arche de départ et la course commence pour de bon. 


Dès le début, on est sur le pont et ça grimpe mais ce qui es le plus impressionnant, c'est le vent. Pendant l'attente, on avait subit ses rafales mais, ici, à découvert, plus on monte, plus les bourrasques sont fortes. 


Certains montent sur le parapet qui sépare les deux voies de circulation (et qui nous sépare des coureurs de la vague bleue) pour prendre des photos et sont à la limite de se faire renverser. Des coureurs avaient décidé d'attendre pour finir de se débarrasser de leurs épaisseurs et le vent fait parfois traverser la route d'une traite aux blousons abandonnés, transformant ainsi la course en parcours d'obstacle. D'autres encore se voient arrachés leurs casquettes ou autre équipement mal arrimé.  


Dès le deuxième kilomètre, je sais que je vais trop vite mais j'ai froid et je veux arriver au plus vide dans une zone un peu plus abritée. À la sortie du pont, quand je commence à envisager de ralentir pour me recaler sur ma stratégie de course, malgré tout ce que j'ai pu lire ou entendre, je ne suis pas préparée à ce qui nous attend. Brooklyn nous attend avec une ambiance digne des sprints finaux des autres courses. 


Je ne sens toujours pas mes pieds à cause du froid mais je ne sens pas non plus les kilomètres où je suis portée par la clameur de la foule.

Bien vite on atteint le premier 5km puis 10km, je sais que je devrais ralentir (je suis au mieux 15s/km sous mon plan) mais je n'arrive pas à m'y résoudre. Je suis tellement grisée par la course que je me dis "tant pis pour la stratégie, je le paierai peut-être plus tard dans la course mais c'est trop bon, si je me plante sur mon objectif, au moins j'en aurai profité à fond".


C'est donc sans ralentir que je passe bloc après bloc. L'inscription sur mon T-Shirt a l'effet qu'on m'avait prédit : je ne compte plus les "go Virginie", "vive la France", "on est avec toi Virginie". A chaque fois que j'entends un de ces encouragement, j'essaye de faire un signe ou sourire à celui qui en est à l'origine. Je veux qu'ils sachent à quel point ça compte et que je suis reconnaissante qu'ils soient là pour moi alors qu'ils ne me connaissent pas. 


Les rues sont plutôt larges mais on ne se sent pas seuls (aussi bien par le nombre de coureurs que de spectateurs).

J'avais entendu parler de ce marathon en le décrivant comme la plus grosse "block party" (la plus grosse fête de quartier) existante. Je comprends d'où vient cette expression. Régulièrement, des groupes de musique (allant des percussions au métal, au gospel, au rap, en passant par tous les styles musicaux possibles) mais aussi des scènes avec de la danse, des manipulations de drapeaux et bien d'autres encore. Les habitants aident les coureurs, certains tendent des boites de mouchoir en papier, d'autres des bananes ou des bouteilles d'eau.
Bref, la ville toute entière porte les coureurs tout au long de la course.



J'enchaine les miles sans souffrir de mon rythme élevé. De toute manière, "The only good pace is suicide pace" ;-) . 
Maintenant qu'on court depuis un moment et que le soleil est là, j'ai assez chaud pour quitter mes gants et mon tour de cou.



Aux ravitaillements, je ne m'arrête pas car j'ai à boire et à manger sur moi. J'essaye de ne pas oublier de manger et boire tous les 5km environ car, avec le temps frai, je ne sens pas la soif et je risque de me déshydrater.





Même quand les rues sont plus étroites, il n'y a pas moins de public et on se sent encore plus entourés des ondes positives des supporters.



Avant la course, mon ami Josselin m'a prévenu qu'il avait préparé une grande banderole pour son ami Arno et pour moi. Il m'a indiqué qu'il serai sur Bedford avenue et south 2nd. J'ai repéré sur la carte que c'est juste avant le 11ème mile et je scrute la foule en écarquillant les yeux pour essayer de voir des deux côtés de la rue. C'est finalement une rue plus loin que j'aperçois le grand drap avec mon nom et Josselin qui me fait de grands signes. Je prends une photo avant d'aller dire un rapide bonjour et taper dans les mains de mes supers supporters et repars super heureuse et rechargée à bloc de les avoir vu.



Malheureusement, quelques kilomètres plus loin (juste après le 20ème), je veux éviter des peaux de banane sur la route et m'entrave dans une irrégularité du goudron. Pendant plusieurs foulées, j'essaye de rattraper mon équilibre mais je sens la chute arriver. J'ai le temps de penser plusieurs fois "pourvu que je ne me fasse pas trop mal, je ne veux pas m'arrêter là, comme ça". Une fois par terre, je me relève rapidement et fait l'inventaire : mon genou gauche a été rappé, je le sens mais mon lycra n'a qu'un petit trou et ça ne fait pas trop mal, mes deux mains ont subit l'impact et ma main gauche me pique un peu fort mais ne saigne pas vraiment. Je rassure les coureurs qui sont venu voir comment j'allais et repart sans trop trainer.
Mon genou ne me gène pas mais mes mains sont plutôt douloureuses, heureusement qu'elles ne servent pas pour courir. Je profite du ravitaillement suivant pour prendre de l'eau et rincer les écorchures de mes paumes et remet mes gants, aussi bien pour protéger mes blessures du vent froid que pour essayer de les oublier.

Un petit tour dans le Queens, un passage dans le quartier juif malheureusement assez peu animé (la communauté n'a pas l'air d'être intéressée par le marathon), puis nous retrouvons les rues bordées d'une foule enthousiaste et nous prenons la direction de Manhattan.






Le Queensboro Bridge se traverse lui aussi sans public mais avec un peu de vent (mais rien à voir avec le départ). Mais surtout il est long et il y a de la pente. Je ralentis mais je ne m'en rend pas compte (ce sera uniquement en analysant mes temps de passage à postérieuri que je verrai deux kilomètres vraiment lents).



En s'approchant de Manhattan, la vue est belle mais le manque de spectateurs se fait sentir.



Heureusement, quand la fin approche, on entend le brouhaha de la foule augmenter. Entre la descente et la clameur qui se fait de plus en plus précise pour finir par exploser à nos oreilles juste à la sortie du pont qui se termine par un virage en épingle à cheveux et nous fait donc passer en un instant du vide à la foule, je reprends le rythme que j'avais quitté inconsciemment.



Lors de la remontée de la première avenue, le vent vient de face et nous fait à nouveau souffrir. La rue est longue et toute droite mais on ne la voit pas en entier donc ça ne me démotive heureusement pas.
Par contre, l'avenue est tellement large que la file de coureurs semble toute étroite. Une ou deux fois, j'essaye de m'écarter un peu de mes camarades de course pour m'approcher de la foule (dans l'espoir de me booster de leurs encouragements) mais dès que je sors du rang, le vent est encore plus fort et me force à revenir dans le groupe.

Je me trouve à courir avec Laurent, un français qui lui aussi cherche à rester sous les 3h30. Nous décidons de faire un petit bout de route ensemble et nous encourageons mutuellement, nous pestons contre le vent de face et anticipons le vent de dos.




Laurent veut rester sur une base de 4'44"/km, c'est un peu plus rapide que ce que j'avais planifié mais ce n'est pas comme si j'avais suivi le plan jusqu'à maintenant. Je suis donc ce bon train et nous faisons les petits crochets dans les rues du Bronx avant de reprendre la direction de Manhattan.



Arrivés sur la 5ème avenue, à la première bourrasque, grosse déception, nous n'avons pas le vent dans le dos mais de côté (et parfois même un peut avant gauche).
Je sens que l'avenue va être longue, d'autant plus que je sais que ça ne va pas être plat.



Certaines rafales de vent sont tellement fortes qu'elles me font faire plusieurs pas de travers. J'ai aussi vu passer le blouson d'un spectateur d'un côté à l'autre de la rue en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire (heureusement, il n'y a pas eu de collision avec un coureur).

Au 36ème kilomètre, je sens que ça commence vraiment à être dur pour moi (et en plus j'ai oublié de manger au 30ème). Les muscles de mes cuisses et de mes hanches sont douloureux. J'ai encore bien le souffle mais je sais que mes jambes commencent à manquer de jus.

A l'entrée dans Central Park, Laurent qui, lui, a encore de l'énergie, part sous mes encouragements pour la dépenser à bon escient.



Ca fait déjà plusieurs kilomètres que je m'accroche au mental pour ne pas ralentir. Je me fais un décompte et m'engueule intérieurement quand je me dis que j'aimerais vraiment m'arrêter ou que je ferais bien une pause aux toilettes.
En gros ça se résume à : 
"Tu vas continuer à courir au même rythme ! Tu es pas venu jusque là et tu as pas couru tout ça pour marcher dans les 4 derniers kilomètres ! 4km, c'est même pas 20 minutes de course ! Tu te reposeras dans 20 minutes ! De toute manière, les jambes, elles ont qu'à continuer, on leur demande pas leur avis !"
Le même type de refrain pendant les kilomètres suivants avec quelques variantes du genre "Les gens qui viennent juste de t'encourager, tu vas pas leur faire l'affront de pas donner ton max"



Du coup, comme à chaque course, même complètement fatiguée, quand je vois le panneau pour les derniers 400m, après une dernière photo, j'accélère avec tout ce qui me reste comme énergie.




En voyant la ligne d'arrivée, je ne peux pas m'empêcher de sentir une grosse bouffée de fierté : même en temps officiel, je suis sous la barre des 3h30 !


Je suis tellement prise par l'émotion que je ressent, par celle dégagée par les autres coureurs et par le dernier effort fournis que j'ai du mal à respirer, presque comme si on m'avais donné un coup dans le plexus. Nous avançons, le regard un peu hébété par ce que nous venons d'accomplir, on se félicite, des bénévoles nous félicitent et nous dirigent vers la remise des médailles.

Je suis tellement heureuse que je veux immortaliser cet instant. La fille qui le remet ma médaille prends le temps de me photographier.


Je la remercie d'avoir donné de son temps pour que moi je puisse vivre ça.



Le circuit continue avec des zones où on peut se faire prendre en photo par les photographes officiels.




Mais aussi par d'autres coureurs (remarquez que mon sourire ne faiblit pas ;-))


Ensuite, commence la longue marche pour rejoindre les zones de sorties.
Comme mon inscription a été mal demandée et que j'ai été obligée d'avoir l'option "bagage", j'ai le trajet le plus long (et comme mon dossard a un numéro assez petit, c'est dans les derniers camions).

Le chemin est très long, des bénévoles sont là pour pour féliciter encore et nous inciter à avancer mais j'ai de plus en plus froid. Je passe près des camions UPS le long de la route mais je suis encore loin du mien.
Je me mets à claquer des dents. Malgré le morceau de scotch qu'un des employé de chez UPS a rajouté pour tenir ma couverture de survie, le vent s'engouffre encore dessous à chaque grosse rafale.
C'est de plus en plus difficile pour moi d'avancer et je vais de plus en plus lentement.
Et là, une femme du service médical s'approche de moi pour me demander si ça va. Elle a du repérer le drapeau sur ma joue et me parle en français. Je lui dit que j'ai juste froid et que ça ira mieux quand j'aurai mon sweatshirt. Elle insiste pour que je rentre dans la tente médicale, pour que j'y reste le temps de me réchauffer.
Sa détermination ainsi que l'idée d'un peu de chaleur finissent de me convaincre et j'accepte.
Dès que je rentres dans la tente, c'est le paradis. On scanne mon dossard pour la prise en charge et je vais m'assoir, au milieu d'autres coureurs dans le même état que moi. Au bout de quelques minutes seulement, je me sent déjà revivre. Un médecin viens me voir pour confirmer que je ne souffre que d'une légère hypothermie et voit que je semble déjà aller mieux.
Devant moi, d'autres, placés sur des lits de camp, semblent bien plus atteints et des bénévoles sont là pour les aider à se réchauffer.



Après quelques temps au chaud et en avoir profité pour manger quelques biscuits présents dans mon sac de ravitaillement, je signale que je me sens mieux et reprends ma route en remerciant au passage la bienfaitrice qui guide maintenant un autre coureur vers la tente.

Encore quelques minutes de marche et je peux récupérer mon sac et enfiler la polaire qui m'y attendais.



Un peu plus loin, c'est la sortie du parc où les coureurs peuvent rejoindre leur proches ou, comme pour moi, le métro.



Une descente un peu difficile par les escaliers dans le métro, quelques stations seulement et je suis de retour à l'hôtel où je peux consulter mes résultats.



Le sentiment d'accomplissement que j'éprouve me donne envie de sauter partout mais je me contente d'une bonne douche chaude, de la lecture d'un mail de félicitation de ma famille et d'un passage sur facebook où je vois que mes amis ont suivi la course en direct et ont déjà posté les résultats et leurs félicitations.




L'excitation et la joies sont fortes mais la fatigue l'est aussi et je m'accorde une longue sieste avant de faire quoi que ce soit d'autre.


Après ce sommeil bien mérité, je ressors dans les rues de New-York et, après une balade jusqu'à Time Square, je profite d'une spécialité gastronomique locale (comme j'essaye de faire après chaque course) : un Knicks burger accompagné d'une Brooklyn lager, dans un pub qui diffuse le match des Knicks qui se joue à une rue de là.






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I ran New-York



Last July, when I registered myself for the New-York marathon, At the beginning, I felt like a fraud. For many runners, this race is the a dream, months or even years before being able to compete. When you're a foreigner, either you have luck with the lottery or you.re coming with an ITP. But either way, there is a lot of runner and there isn't enough bibs, and you have to begin the process many months ahead.


I was preparing my summer holidays when I checked my emails and went over the usual daily ad. I don't know why, this one time, I didn't throw away the one with the privates sales. Then, just between clothes, shoes and small kitchen appliances, there was one called "marathon de New-York". At first, I thought it was to go there as a spectator, then I saw they were writing about bibs, I thought it was a presale for 2015. But it was really written 2014...

I went on runners forums, a few were speaking about it, I read the offer a few more times. I didn't even knew why I was reading, it wasn't in my plans, I didn't even knew what my plans were with my life, a new job, or even where I would be living at the time. But I was still high on my success of running my first marathon. And it was New-York ! Everyone who has run this race says how much it's a special one, an unforgettable one...
After 3 hours going back and forth, I called the contact that was in the ad and confirmed with them that they really had bibs and that it really was for this year. After that, I checked one more time information on the internet and finally, I gave in.
I told myself it was a sign, a stroke of luck, an opportunity I shouldn't miss and that I would be dumb to let it go because I was afraid of what other people may think of me.

That's how, 4 months later, I find myself in a Manhattan hotel room, at 4:30AM, gearing up and checking my bag for the umpteenth time.




For the last week, like a lot of other runners, I've verified the weather forecast and I'm expecting cold. When I woke up, the nyrr façebook page was relaying that a lot of tents weren't built because of high winds.


During breakfast, stress is growing, weather is one of the main subject (wind is even strong enough to force open one of the door to the patio), clothing is another natural one.

At 5:40, we move to the awaiting bus. Once everybody is inside, at 6, it´s time to go. I was thinking I would sleep on the road but I'm so excited that I don't feel sleepy.


All the way to Staten Island, we chat about our expectations, strategies, information about the start area or the route.


While the sun is rising, we see a lot of other buses and cars that are going to the same goal.


Once there, at 7, the arctic wind make us bundle up really fast. There's a long waiting line but that move quickly.

A few words with other french runners and I lose the people I came with and who will start from the same village (here, numbers are crazy : 3 starting zones - blue, orange and green - 4 waves in each one, and each of them with 6 corrals).
There is such a large crowd that I can't find them anymore.
We must show our bibs to go through security portals (but checks are quicker that I was afraid of).
I'm in the main area and validate that I'm on the right way to the orange zone. The area is really huge and people are everywhere and going every ways (some are even sitting just in the middle, having their breakfast).


I know I'm way ahead of time so I don't hurry but I've not anything else to do than going to my village. When I'm there, Dunkin Donuts employees are giving ping and orange caps (it's a genius idea from their marketing team: with the cold wing, everybody is using them).


I'm bundled up in an airplane blanket (I know, it's bad, but they are the best size/warm ratio that I know). I walk around a few times, I'm not testing donuts, coffee or gels that are here for everybody. 

I follow the advice of the annonces that recomand to give our bag to the UPS trucks early. Anyway, my bag is more a bother than anything and good surprise, near the truck, they're giving hand warmers (for one I won't have cold hands during the race).
Time is ticking slowly and I'm cooling quickly. I find a little space near other french runners who are less lucky than me: they're here since 6AM and the start with the last wave (10:50am).


The time is spent talking, I eat some madeleines (small french cakes) that i carried with me, I drink some water and then, I ear that the first wave can go to the corrals. I wish a good race to my new friends and follow the crowd.
As I was quick to go to the corral, I'm at the front and can talk with volunteers.


Some runners try to find every good way to hide from the wind. Some of them are even crouching in the boxes that will be filled with clothes for the goodwill.



My own clothing strategy was not so bad and I'm not too cold (except when a blast of wind can go under my blanket and my sweater). The only problems are my feet. They're like ice cubes and it seems I can't do anything about it. Just when I try to warm them up with my hand warmers, lines between the corrals are removed and we begin to move toward the startline.


Our parade is a walking striptease show to the sound of the american national anthem. Looking back this seems funny but at the time, I fulfilled with emotion mixing apprehension, pride, wonder, excitement and an urge to share that with everybody.


It seems I'm not the only one who want to share the moment as everybody around me begins to chat. Germans, Frenchs, Americans, Brazilian, Italians, and so many others are looking the same way: the Verrazano Bridge.


Everybody is dropping the last piece of clothing that they don't want to wear for the race when the start comes.

In New-York, when they start the race, it's not a shot gun audible only by elite racers, it's a cannon shot that ring so loud that I'm sure every heart of every runner squeezed at the exact same time.
A little walk to the starting line and the race begins for good.


From the start, we’re on the bridge and it’s climbing but what is most impressive is the wind. While we were waiting, we had to suffer through wind gust, but the higher we go, the stronger they are.


Some of the runners are climbing on the parapet between the traffic lanes (and that split the road between the blue wave and us) to take pictures and are on the verge of getting knocked out when a stronger burst strikes. Some waited to drop their warm clothes and the wind is pushing heavy jackets right across the street in a second, sometimes the race seems to have become an obstacle one. Others people see the wind stealing their hats, caps or any other equipment that is not well secured.


During the second kilometer, I know that I’m running too fast but I’m cold and I want to be as soon as possible in a less windy zone. When I come down from the bridge, I’m thinking about slowing down to be in line with my race strategy. Despite everything that I’ve read or listened, I’m not prepared to what is ahead of us. Brooklyn awaits us with an atmosphere worthy of a final sprint.


I still don’t feel my feet because they’re so cold but I don’t feel kilometers either because I’m carried by the roar of the crowd.

Soon, we’re at the 5K point, then the 10K, I know I should slow down (at the best, I’m 15s/km under what I’m supposed to be) but I cannot bring myself to. I’m so intoxicated by the race spirit that I tell myself “Fuck the strategy, I will probably pay for this later in the race but this is too good to let it pass. If I don’t reach my goal, at least I will have lived it to fullest”.


So, without reducing my pace, I go block after block. My name and country written on my shirt have the predicted effect: I can’t count how many times I’ve heard “go Virginie”, “vive la France”, “on est avec toi Virginie”. Every time I hear one of them, I try to wave or smile to the person who screamed it. I want them to know how much it matters and that I’m grateful they are there for me when they don’t even know me.



The streets are rather large but I don’t feel alone (both by the number runners than the crowd of spectators).

I had heard of this marathon described as the biggest "block party", now, I understand where this expression comes from. Periodically, groups of music (ranging from percussion to metal through gospel, rap, and all possible styles of music) but also scenes with dancing, manipulation of flags and much more. The people are helping runners, some tend boxes of tissues, bananas or water bottles.

In short, the whole city is carrying runners throughout the race.



I go for miles without suffering from my elevated pace. Anyway, "The only good pace is suicide pace" ;-) .
As we’re running for some time and the sun is higher, I’m warm enough to leave my gloves and neck-warmer.



I don’t stop at the fluid stations because I’ve everything I need with me. I try not to forget to eat and drink every 5 kilometers, because of the chill weather, I’m not thirsty and I could be dehydrated.





Even when the streets are narrow, there are no less public and I can feel myself even more surrounded by positive vibes.



Before the race, my friend Josselin told me that he had prepared a large banner for his friend Arno and me. He said he'll be on Bedford Avenue and south 2nd. I spotted on the map that is just before the 11th mile and I scan the crowd while trying to see both sides of the street.
It’s one street further that I see the large sheet with my name and Josselin waving like crazy so I can see him and his fiends. I take a quick picture, go say hello, high five them and go back to my race happy and refueled by their presence.



Unfortunately, a few kilometers later (just after the 20th), I want to avoid banana peels on the road and hit a bump in the road. For several steps, I try to catch my balance but I feel the fall coming. I have time to think several times "let it be not too hard, I do not want to stop there, like that." Once on the ground, I get up quickly and make a checkup: my left knee has been scrapped, my lycra but has a small hole and it does not hurt too much so I don’t look under, my hands have suffered the impact and my left hand is burning a little but not really bleeding. I say I’m ok to the runners who came to see how I was doing and decide to run without losing more time.


My knee does not bother me but my hands are rather painful, fortunately they are not needed to run. I take water at the following liquid station, rinse the scrapes on my palms and put my gloves on, both to protect my injuries from the cold wind to try to forget my fall.

We run in the Queens, a passage in the Jewish Quarter unfortunately not very busy (the community does not seem to be interested in the marathon), then we find again the streets lined with an enthusiastic crowd and we head to Manhattan.






The Queensboro Bridge is also without public but with a bit of wind (but not as much as we had on Verrazano). But it’s long and it’s really not flat. I slowed down but I did not realize (it will only be analyzing my splits on my computer that I will I see two really slow kilometers).



Approaching Manhattan, the view is nice but the lack of spectators is not so nice.




Fortunately, when the end approaches, we hear the noise of the crowd increasing. Between the downhill and the clamor that grows and eventually explode in our ears right off the bridge and with the hairpin turn that put us from an empty view to a cheerful the crowd in an instant, I resume the pace that I had unconsciously left.





Going up the first avenue, the wind is strong and coming in our faces which is tiring. The road is long and straight but we do not see too far ahead so it’s not so bad.
However, the avenue is so large that the flow of runners seems really thin. Once or twice, I try to separate myself from the group to go nearer to the public (hoping to gain boost with their cheerfulness). But as soon as I’m not behind others, the wind is so much stronger that I go back to the herd.


I find myself running with Laurent, a french guy whom goal is also a sub 3h30. We decide to do a bit of road together and encourage each other, we grumble about the front wind and rave about when it will be at our back.




Laurent wants to keep a 4’44” time/km, it’s a little faster that what I had planned but it’s not as if I had run by the plan until now. So, I follow this good pace and we’re making our round in the Bronx streets before going back to Manhattan.



Once on the 5th avenue, the first blow of wind is a big letdown, the wind is not at our back but comes from the side (even for front left sometimes).
I have the feeling that the avenue will be long, especially since I know it will not be flat.



Some blows are so strong that I can’t run straight. I even saw a jacket go across the street in less time than it takes to tell (thankfully, there was no collision with a runner).

On the 36th kilometer, it really starts to be hard for me (and remember that I forgot to eat the 30th). The muscles in my legs and my hips are sore. My breathing is still good and I’m not very tired but I know that my legs are starting to run out of juice.


Upon entering Central Park, Laurent, who has enough energy left,  go ahead with my blessings for a fast end.




For several miles, I cling to my desire not to slow down.  I do a countdown of the remaining kilometers, of the remaining time and internally berates me when I think that I would really  like to stop or I would like to go to the porta potty.


Basically in my mind it’s:
"You're going to continue to run at the same pace! You didn’t come so far and you haven’t run more than 23 miles to walk the last 4 kilometers! 4km, it's not even 20 minutes of racing! You will rest in 20 minutes! Don’t listen to your leg, they have no say in this, they have that to continue, we do not ask for their opinion!"
The same kind of chorus goes in my head for the next few kilometers with variations such as "People are cheering for you and calling your name, you're not going to insult them by not giving your maximum".


So, as in every race, even completely tired, when I see the sign for the last 400m, after a last picture, I speed up with all the energy I have left.



Seeing the finish line, I cannot help but feel a big puff of pride: even in official time, I'm below 3:30!



I am so taken by the emotions I feel, by the ones of the runners around me and by the last effort to sprint to the finish line that I have trouble breathing, almost as if someone had punched me in the guts. We are all moving, looking a little dazed by what we just did, we congratulate each others, volunteers welcome and direct us to the medal.
I am so happy that I want to capture the moment. The girl who puts my medal around my neck take the time to take a photo for me.


I thank her for giving up some of her time so that I can live this.



We walk to areas where you can have your picture taken by the official photographers.




But also by other runners (note how my smile stay exactly the same ;-) ).


Now, a long walk begins to reach the exit.
As my registration was improperly applied by my ITP, I’m set with the "baggage" option and have the longest way to the exit (and as my bib has a quite small number, it is in the last trucks).
The road is long, volunteers are there to congratulate and even encourage us to move forward but I grow colder with every step. I pass by UPS trucks along the road but I am still far from my own.
My teeth start chattering. Despite the piece of tape that an UPS employee has kindly added to keep my blanket still, the wind rushes still go below at every big burst.
It is increasingly difficult for me to move and I walk more and more slowly.
That’s when a woman from the medicals (with a “spotter” tag) approach me to ask if I’m okay. She must have identified the flag on my cheek and speaks to me in French. I tell her that I’m just cold and it will get better when I have my sweater. She insists that I can go in the medical tent, stay there a little time to warm up.
Her determination and the idea of a little bit of heat convince me and I agree.
When enter in the tent, it’s paradise. They scan my number and I go sit down in the middle of other equally cold runners. After a few minutes, I already feel alive again. A doctor comes to talk to me and to confirm that I only suffers from mild hypothermia and see that I already seems better.
Before me, others, placed on cots, seem most affected and volunteers are there to help them to warm up.


After some time in the warm tent, I can eat some biscuits from my bag of supplies, I point to the doctor that I feel better and I resume my journey. On the way outside, I thanks my benefactor who now leads another runner to the tent.



A few minutes more of walking and I can get my bag and put the fleece sweater that was waiting for me.



A little further on is the exit of the park where runners can finally meet with their family, or, like me, the subway.



A slightly hard to climb down flight of stairs to go in the subway, only a few stations and I'm back at the hotel where I can check my results.



The sense of accomplishment that I feel makes me want to jump up and down but I begin to treat myself with a nice hot shower, then I read a "thumbs up" email from my family and log on facebook where I can see that my friends followed the race live and have already posted my results and some congratulations.




The excitement and joy are strong but also is fatigue and I give myself a long nap before doing anything else.

After this well deserved sleep, I go back in New-York streets and, after walking to Time Square,  I enjoyed a local speciality (as I try to do after every race). Here, it's a Knicks burger and a Brooklyn lager, in a quiet pub that is broadcasting the Knicks' match that are playing just a block from here.



Result 

Overall Place: 3537 / 50564
Gender Place: 445 / ?
Age Place: 61 / 3380