dimanche 14 décembre 2014

Corrida de Noël d'Issy-les-Moulineaux

L'année dernière, la corrida de Noël d'Issy-les-moulineaux était ma toute première course en compétition et ça s'est avéré être le début d'une sacré aventure. Pour cette nouvelle édition, au moment de l'inscription, j'ai longtemps hésité entre la course déguisée en père noël ou celle labellisée. Après réflexion, je me suis dit que depuis mon dernier 10km officiel en février, j'ai fais pas mal de progrès et que je pourrais avoir un PR sympa pour finir l'année. 
Au niveau course, un mois et demi après le marathon de New-York, la date était plutôt bien placée.
En revenant des US, au niveau perso, pas mal de changements : la reprise d'un boulot, la recherche d'appartement en commençant à bosser, le déménagement l'avant-veille de la course, bref, autant dire que les entrainements ont été plus que sporadiques et la fatigue générale accumulée plutôt forte. Je n'ai aucune idée si j'arriverai à tenir un rythme assez soutenu pour un PR mais ça ne m'empêche pas de me dire que je le tenterai). 
Arrive donc le jour de la course, je suis dans mon appartement depuis moins de 48h, mon équipement de sport est réparti entre mon sac de voyage que j'avais avec moi et plusieurs caisses et cartons. Forcément, la préparation le matin de la course s'en ressent. Je retourne mes affaires dans tous les sens et suis prête juste à temps malgré un départ de course à midi et un trajet pour rejoindre le départ uniquement à pieds (même trouver un élastique pour m'attacher les cheveux a été compliqué). 
Mes parents sont là pour le week-end et m'aider à aménager. Ils m'accompagnent jusqu'à la zone de départ, je profite du fait que ma mère a les mains bouillantes pour lui demander de réchauffer les glaçons qui me servent de doigts. J'ai tellement froid que je déroge même à mon habitude en allant courir un peu (l'activation cardiaque permet à mon organisme et particulièrement mes extrémités de revenir à une température plus normale).


Dix minutes avant le début de la course, je me dirige vers mon sas (c'est quand même drôlement pratique d'être directement vers l'avant de la course). Pour une fois, je pense à activer ma montre qui trouve gentiment ses signaux gps.Je discute un peu avec un coureur qui est curieux de mes chaussures, la musique est forte et, 1 ou 2 fois pendant la discussion, j'ai le réflexe d'essayer de baisser le volume de mes écouteurs alors que je n'en porte pas.

Le départ est donné et, malgré mon manque de préparation, je ne veux pas trainer. Le rythme est élevé mais ne me pose pas de soucis. Par contre, la densité des coureurs est parfois difficile à gérer pour moi. Je n'aime pas devoir jouer des coudes pour passer entre les coureurs et je n'aime pas voir passer mes doigts de pieds si proche de leurs grosses chaussures (je n'imagine même pas si je courrais pieds nus).
A quelques dizaines de mètres du départ, je vois mes parents qui scrutent le flot des coureurs sans me repérer et ne m'entendent pas les appeler. Je continue à suivre le flot à bonne vitesse.
Nous passons devant le premier ravitaillement peu après le départ (pour ce tour, c'est inutile, je verrai si j'ai besoin de m'arrêter au prochain.
Un premier km en 3'56'', un deuxième en 3'55'', je ne cherche pas tout de suite à réduire le rythme, je sais que je suis trop rapide par rapport à mon objectif mais je préfère me faire une place et chercher plus tard à me caler sur une cadence un peu moins élevée.
L'ambiance est sympathique mais, d'une part, les coureurs sont là pour faire un temps et sont souvent très concentrés et rarement déguisés (je fais presque figure d'exception avec mon bonnet et ma robe), et d'autre part, le public n'est pas très présent (la course commence à midi et les gens étaient surtout là pour les pères-noël.
Pour m'aider à réguler ma vitesse, je cherche dans les coureurs qui me précèdent, un qui soit assez régulier et sur une base de temps sous les 4'10''. Pendant un temps, je garde donc dans ma ligne de mire un grand black avec un t-shirt bleu. Je le perds de vue lors du deuxième ravitaillement (où je ne m'arrête pas plus que la première fois). C'est ensuite un coureur de l' UMS Pontault-Combault qui me sert de lièvre pendant quelques kilomètres. Je repère mes parents à un croisement (heureusement que je les appelés parce qu'ils ne m'avaient pas vu) ce qui leur permettra de se diriger ensuite vers la ligne d'arrivée avant que j'y sois. J'entends quelqu'un appeler mon prénom et c'est Giao qui prends des photos et m'a reconnu au passage, le temps que je comprenne qui me parlait, j'ai juste l'occasion de lui faire un petit signe de la main.

 Photo par  Pierre-Marc Giao Duong Huynh


Le rythme reste élevé (autour de 4'04'') et je sens que mes jambes travaillent dur mais, au 7ème kilomètre, ce ne sont pas mes jambes qui me font le plus de misères mais mon souffle. Comme toujours, je suis un peu enrhumée et mon nez se bouche, et surtout, mes bronches s'encombrent ce qui me fait tousser. Je m'accroche et une quinte de toux plus grosse que les autres fini par dégager mes bronche et je peux repartir plus normalement.
Je sens la fatigue cumulée des derniers jours ainsi que le manque d'entrainement  peser mais je vois mon chrono et refuse de lâcher un si bon temps.
Les deux derniers kilomètres sont longs mêmes si je n'ai pas de douleur particulière et que le parcours est roulant.

Arrive le dernier kilomètre, je sens que l'objectif est proche, et là, pendant que j'essaye d'augmenter ma vitesse pour gratter encore quelques secondes, je réalise que, si j'ai bien mon dossard, je n'ai pas la puce de chronométrage. J'ai tout bonnement oublié de la mettre.
Malgré la réalisation, je ne faiblis pas (je ne suis pas que là pour faire un temps officiel, je suis aussi là pour moi), je passe donc la ligne d'arrivée et arrête mon chronomètre sur un 41'17''. C'est un super chrono et je suis super fière de l'avoir réalisé même si je me sens un peu bête de m'être loupée dans mon habillage.
Je croise un ami avec qui je discute un peu avant de récupérer ma médaille et retrouver mes parents. Le froid se fait à nouveau sentir et je suis contente de pouvoir enfiler mon blouson et rentrer à l'appartement, bien au chaud, et où m'attends gentiment ma puce, bien cachée sur ma couette, sous l'enveloppe qui contenait le dossard.



Bon, maintenant, si je veux avoir un bon temps enregistré officiellement, il va falloir que je me programme un nouveau 10km en début d'année. Et si j'ai le temps de m'entrainer un peu, peut-être même que je pourrais encore améliorer mon chrono ;-)