dimanche 19 avril 2015

La Romagnatoise (A l'assaut de Gergovie)

Avant la course
Cette semaine après une semaine de ski et avec l'arrivée de la chaleur sur Paris, j'avais mal aux jambes (dans le genre : "punaise, je n'arrive même pas à mettre mes pieds dans mes chaussons d'escalade" et à finir par dormir avec des chaussettes de contention pour rattraper le coup).
Comme c'était la seule course que je pouvais caser au mois d'avril et que ce n'était pas si long, je me suis quand même inscrite en me disant qu'on verrait bien.
Pour compléter le tableau, un entrainement (pas en course mais quand même fatiguant) le samedi aprem et le fait que je manque clairement de sommeil font je suis juste globalement bien fatiguée (comment ça la soirée de ma boite jeudi soir en rentrant à plus de 1h du mat chez moi n'a peut-être pas aidé).
Je n'ai rien préparé concernant mon allure ou un plan de course, j'ai juste étudié le plan et le profil de course pour savoir à quoi m'attendre : en gros, ça monte pas très raide mais longtemps sur le début de la course et après un petit peu de "plat", ça redescend super raide quasi jusqu'à la fin. 
Heureusement, dimanche matin, il fait bien moins chaud que pendant la semaine (il y a même de la pluie annoncée) mais j'ai quand bien même mis mes manchons de compression pour aider mes pauvres mollets.
Côté digestion, je ne suis pas au top, j'ai oublié de préparer des barres de "graines" (fruits sec et fruits à coques) et mon estomac rechigne à manger d'autres choses. Rien ne passe bien donc je me contente de quelques madeleines et d'un verre de jus d'orange. Je prépare du chia fresca pour mon bidon, et, en route.

La course
Récupération du dossard le matin même à deux pas de la ligne d'arrivée (et à peine plus loin de la ligne de départ). Je discute un peu avec d'autres coureurs, me balade un peu pour ne pas me refroidir (à défaut de m'échauffer). A 5 minutes du départ, on nous demande de venir nous positionner derrière la ligne. Nous entendons des bribes du discourt et des instructions (les sonos décident toujours de ne pas se faire entendre des coureurs) quand d'un seul coup on entends le coup de pistolet. Tout le monde est surpris (je n'avais même pas allumé ma montre) mais on s'élance avant de nous faire stopper au bout d'une quinzaine de mètres à peine. C'était une erreur de manip, les chronos ne sont même pas prêts.


Quelques minutes plus tard, le vrai départ est donné (ce coup-ci on est tous prêts). Une toute petite portion de rue goudronnée avant de rejoindre un chemin. Le dénivelé n'est pas très fort et ça part très vite (4'00" pour le 1er, 4'22" pour le deuxième).



Dans les 2 premiers kilomètres, les positions se calent. Je pense que j'ai 3 filles devant moi. Ça m'est confirmé par ma mère au 4ème km et un bénévole un peu plus loin.

Un petit monkey trail vite fait devant l'appareil photo pour ne pas trop se prendre au sérieux :-)


Celles qui me précèdent ont continué à filer tellement vite que je sais que je ne pourrai pas les raccrocher à moins qu'une ne lâche complètement.
Les kilomètres continuent à défiler et c'est difficile. La montée n'est pas très raide mais elle est tellement longue que j'ai vraiment mal aux cuisses et aux mollets. 



C'est très difficile de savoir à quel moment s'économiser en marchant parce qu'il n'y a pas de côte beaucoup plus raide que les autres. 



Je finis par marcher de temps en temps (me faisant doubler par quelques hommes au passage, les redoublant parfois quand je me remets à courir), j'essaye d'accrocher derrière certains qui me doublent mais je sens que je n'ai vraiment pas les jambes pour ça.




Quand je me retourne, pas de femme directement en vue, mais je suis tellement dans le dur que je sais que je ne pourrais pas accélérer si une arrive à ma hauteur.


Je m'accroche tant bien que mal jusqu'au sommet où je passe en coup de vent devant le ravitaillement (en prenant une pincée de raisins sec que j'ai du mal à avaler tellement j'ai la bouche sèche). J'arrive quand même à avaler aussi une tablette d'isostar en faisant glisser avec ma boisson.



Je sais qu'il ne reste plus grand chose comme montée mais que les descentes sont vraiment très raides (certaines grosses portions avec une moyenne >15%).






Un spectateur m'encourage "allez la féminine" et quelques secondes plus tard, j'entends "allez LES féminines".  :
Ouch, il reste presque 6km pratiquement que de descentes et je dois assurer si je veux garder ma place.

Je prends donc l'option "décourager la concurrence" en profitant de la dernière zone de plat pour bien allonger la foulée et faire croire qu'il me reste de la marge (et pour moi, sur terrain plat, ce n'est finalement pas si couteux en énergie) O:-) et j'entame la descente avec l'envie de ne rien lâcher.
La descente est pour la majorité heureusement assez peu caillouteuse. Je fonce aussi vite que mes jambes et mes pieds me le permettent : les vff, dans les descentes bien droites, bien raides, sur sol dur, c'est quand même un peu difficile. Par chance, il y a de grosses parties en single track avec même des morceaux un peu ravinés (ce que je préfère). 
Je double quelques hommes au passage mais, arrivée en bas de la plus grosse descente, malgré tous mes efforts, je vois que ma poursuivante est toujours proche. 

Après un tournant, ça remonte. J'avais bien visionné le profil de la course, mais la côte que je vois devant moi ne ressemble pas à la petite bosse sur mon écran. Je cours aussi longtemps que je peux mais je suis bien obligée de me mettre à marcher. Je ne me retourne pas. Je me dis que si la suivante arrive à me dépasser, elle aura bien mérité sa place, je ne peux pas faire plus.
Je suis un peu déçue de devoir lâcher le rythme mais je ne la vois pas me dépasser quand arrive la descente suivante. Je ré-attaque donc la descente rapidement mais difficilement (mes jambes - des hanches jusqu'aux mollets - son dures et les articulations menacent de lâcher).
Peu après, de nouveau une montée, pas très raide mais je ne me sens pas très bien, j’hyperventile, j'ai la tête qui tourne et les jambes qui flageolent. Là encore, je cours autant que possible (je ne veux pas me faire battre sans avoir tout donné) mais je suis obligée de marcher un peu pour reprendre un souffle plus normal.

Toujours du monde derrière moi (j'entends les pas mais je ne me retourne pas) mais toujours personne qui me double. Arrive enfin la dernière descente avant l'arrivée en ville et le dernier tour de parc. 


Arrivée dans le parc, je suis prête à en découdre au sprint (même si je n'ai plus vraiment de marge possible par rapport à ma vitesse actuelle), dans un tournant, je jette un coup d'œil derrière pour m'apercevoir que juste derrière moi, c'est un homme et que ma poursuivante est encore un cran plus loin. Je finis donc sans sprint mais à une vitesse que mes jambes auraient bien voulues plus tranquille (j'avais peur de craquer complètement si je lâchais un peu la pression que je m'étais mise).





Résultat

1:23:12 - 4/44 femme - 60/190 scratch

J'ai vraiment eu la sensation d'être dans le dur pendant toute la course. J'avais eu une semaine difficile niveau course et forme générale et j'avais la sensation de ne pas en être sortie. Tout le long, j'avais l'impression de manquer de jus par rapport à ce que j'aurais du avoir.
Mais quand je vois les chiffres de temps global, je me rends compte que c'est une super performance pour moi (je me rends même compte qu'en aplani, ça donne quelque chose comme 4'05"/km, c'est à dire mieux que mon temps de PR au 10km ).
Ce qui m'a fait douter c'est que la montée avait un coeff plutôt faible par rapport à ce que je connais en trail mais qu'elle est tellement longue qu'elle tire vraiment fort sur les jambes et qu'elle use l'énergie par le faig qu'il n'y a pas de répis. 

Tout ça me semble présager de bonnes choses pour les courses à venir mais me montre clairement qu'il faut que je me ménage des périodes de repos (au moins avec des nuits de sommeil correctes).

PS : En discutant avec elle après la course, ma "poursuivante" m'a dit que ce qui avait été le plus dur pour son moral à me rattraper ça avait été de me voir arriver à prendre des photos pendant la course alors qu'elle galérait à me rattraper (du coup, je pense que c'est une technique à garder puisque je maîtrise la photo sans viser, sans ralentir ;-))

Le strava :


dimanche 12 avril 2015

CVI de Saumur

Pas facile pour moi de faire un CR d'une compétition de voltige comme je le fais d'une course. En voltige, beaucoup de temps de préparation pour une petite minute à présenter son programme.
Donc pas de récit épique du déroulement de la compétition mais des photos :






Et pour ceux qui apprécient de voir ça en mouvement, les imposés en vidéo



Et le libre :







Résultat, une 3ème place qui me fait vraiment plaisir.



Petite note : pour le libre, j'avais envie de reprendre le thème que j'avais l'année dernière (Couleur Café) mais je ne voulais pas faire un bête copié/collé d'une année à l'autre.
En cherchant sur internet, j'ai trouvé cette fabuleuse reprise dont je suis tombée amoureuse. Donc  là voilà en entier - Color Café par Sabor de Rumba :